samedi 16 septembre 2017

L'automne


L’azur n’est plus égal comme un rideau sans pli.
La feuille, à tout moment, tressaille, vole et tombe ;
Au bois, dans les sentiers où le taillis surplombe,
Les taches de soleil, plus larges, ont pâli.

                                  
            Mais l’oeuvre de la sève est partout accompli :
La grappe autour du cep se colore et se bombe,
Dans le verger la branche au poids des fruits succombe,
Et l’été meurt, content de son devoir rempli.
René-François Sully Prudhomme, Les vaines tendresses

 

Et un matin d'Octobre



C’est l’heure exquise et matinale
A travers la brume automnale
Tombent les feuilles du jardin.
Du regard en reconnaissant
Le chêne à sa feuille de cuivre,
L’érable à sa feuille de sang.
Tombent des branches dépouillées :
Mais ce n’est pas l’hiver encor.
La nature, et, dans l’air tout rose,
On croirait qu’il neige de l’or.

Que rougit un soleil soudain.
Leur chute est lente. On peut les suivre
Les dernières, les plus rouillées,
Une blonde lumière arrose
François Coppée, Promenades et Intérieurs


*photos jeune femme, brume et roses trouvées sur le net